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Les autres Vespertilionidés en dehors des murins

Des très importantes variations de taille et d'aspect apparaissent au sein de la plus grande famille de chauves-souris d'Europe. C'est la longueur de l'avant-bras et la forme des oreilles et surtout du tragus (petit pavillon interne à l'oreille) qui permet le plus souvent de séparer les espèces. Plusieurs sont dites jumelles, tant leur morphologie est proche et leur identification reste difficile même pour les spécialistes.

La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
La Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus)
La Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii)
La Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)

Par ordre d’apparition : pipistrelles commune, de Nathusius, pygmée et de Kuhl
Par ordre d’apparition : pipistrelles commune, de Nathusius, pygmée et de Kuhl

Les pipistrelles représentent les chauves-souris les plus courantes dans les zones urbaines.
Leur différenciation est une affaire de spécialistes. Toutes possèdent un museau sombre, des oreilles courtes et arrondies et un pelage dorsal dans les marrons. Pour les différencier, il faut procéder à des mensurations précises, tout comme à une observation minutieuse de la dentition. Les aires géographiques ne suffisent pas à les séparer, même si la Pipistrelle de Kuhl apparaît plus méridionale que la Pipistrelle commune. La Pipistrelle de Nathusius est une migratrice au long cours. La Pipistrelle pygmée se différencie surtout au niveau acoustique, elle émet les plus hautes fréquences du groupe et montre une coloration faciale assez claire, donnant à l’animal une teinte homogène proche de l’isabelle.

La Sérotine commune (Eptesicus serotinus)

Très sombre presque noire, timide, elle disparaît en rampant sur les solives ou sur les murs quand on pénètre son gîte.

Elle y laisse un guano pourtant abondant constitué de crottes beaucoup plus grosses qu'un grain de riz, ces crottes comme celles de toutes les chauves-souris s'effritent quand on les roule entre deux doigts.
Cette grande chauve-souris est une hôte régulière des habitations, qu'elles soient modernes ou anciennes. On la trouve dans les combles chauds recouverts d'ardoises ou derrière les parois de placoplatre. Dans le Cher près de 120 colonies ont été découvertes, après la pipistrelle, c'est l'espèce la plus régulièrement découverte en estivage. Les colonies de reproduction regroupent habituellement quelques dizaines d'individus. Dès la tombée du jour, elles quittent les toitures d'un vol rectiligne lourd et puissant.

Sérotines en groupe et portrait
Sérotines en groupe et portrait

L'Oreillard brun (Plecotus auritus)
L'Oreillard gris (Plecotus austriacus)
L'Oreillard des montagnes (Plecotus macrobullaris)

Un Oreillard est caractérisé par ses immenses oreilles.
La différenciation des trois espèces européennes est une affaire de spécialiste et la couleur du pelage ne suffit pas pour les séparer. Généralement, les Oreillards gris ont un pelage correspondant à leur appellation et un net masque noir autour des yeux. Les Oreillards bruns n'ont habituellement pas de masque facial et leur pelage est plus roux. L'Oreillard des montagnes présente des caractères communs aux deux autres espèces.
Leurs immenses oreilles ne restent pas toujours dans une position dressée. En hibernation elles sont repliées sous les ailes et seuls les tragus dépassent du sommet de la tête comme deux fines lames. Au repos ou inquiets, les oreilles se couchent vers l'arrière du corps, elles forment alors comme deux cornes de bouc. Les Oreillards ont un vol lent et papillonnant mais ils peuvent faire des pointes de vitesse jusqu'à 25 km/h, comme la majorité des chauves-souris d'Europe.

Oreillards gris dans un comble
Oreillards gris

Noctule commune
Noctule commune

La Noctule commune (Nyctalus noctula)

Sur l’essentiel de son aire, comme toutes les Noctules, c’est une chauve-souris quasi absente des cavités souterraines
.
La Noctule commune est une grande espèce au pelage roux si serré et lustré qu'il paraît fait de métal cuivré. L'aire de répartition de la Noctule recouvre une très grande partie de l'Europe. Elle est présente du sud de la Scandinavie jusqu'aux pays méditerranéens. Elle a très longtemps été considérée comme une espèce strictement forestière mais se montre beaucoup plus opportuniste quant au choix de ses gîtes et on la trouve aussi en milieu urbain, dans les immeubles, sous les ponts ou dans les arbres des parcs des centres villes.

La Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)

C’est une migratrice et elle peut effectuer des déplacements dépassant les 1000 kilomètres.
C'est la plus petite des trois Noctules européennes. Son pelage tire sur des teintes plus marron que rousses. Elle est très attachée aux grands massifs forestiers. Faute de grandes forêts, elle s'adapte éventuellement aux constructions humaines : dessous de toitures, linteaux de grange. La Noctule de Leisler est peu abondante dans tout le centre et l'est de l'Europe. La difficulté de découvrir ses gîtes explique cette faible densité qui n'est peut être qu'apparente.

Noctules de Leisler : adulte en vol et juvénile bien gris
Noctules de Leisler : adulte en vol et juvénile bien gris

La Grande noctule  (Nyctalus lasiopterus)

C'est la plus grande des chauves-souris d'Europe mais aussi la seule à se nourrir parfois de petits oiseaux.

Elle peut atteindre près de 50cm d'envergure et les femelles, plus grandes que les mâles, ont presque la taille d'une main humaine. En dehors de certaines zones géographiques comme le sud de l’Espagne ou la Corse, où l’on ne découvre que des mâles, c’est une espèce très rarement contactée ou observée vivante dans le milieu naturel.

Grande noctule
Grande noctule

Barbastelles
Barbastelles

La Barbastelle (Barbastella barbastellus)

Les Barbastelles se réfugient régulièrement dans les bâtiments agricoles, comme les granges, entre deux poutres disjointes.
C’est une espèce de taille moyenne. Une fois qu'on a vu sa petite face charbonneuse aplatie typique à l'allure de gargouille, surmonté de deux grandes oreilles jointives et ces petits yeux brillants, on s'en souvient toujours. Son pelage est long, noir et soyeux, strié de mèches plus claires. Très farouche les colonies peuvent changer de site si elles se savent découvertes. Elles se dissimulent aussi sous les écorces décollées des arbres.

Sérotine de Nilsson

La Sérotine de Nilsson (Eptesicus nilsonnii)

C’est la chauve-souris européenne la plus nordique, elle apparaît au-delà du cercle polaire.

Cette petite Sérotine possède un pelage dorsal brun sombre, long, dense et soyeux, avec des mèches dorées. La face, les oreilles et les membranes alaires sont noir charbon. Liée à l’altitude et aux latitudes fraîches, elle vit dans les milieux riches en forêts mais reste aussi liée aux villages qu’elle semble affectionner tout particulièrement surtout en estivage où elle colonise les maisons. 

Vespertilion bicolore
Vespertilion bicolore

Le Vespertilion bicolore (Vespertilio murinus)

Il possède un magnifique pelage dorsal long brun foncé, se terminant par d’élégantes pointes d’un blanc argenté.

Le contraste est fort entre son pelage poivre et sel et le noir mat de la face et des membranes. Les femelles ont deux paires de mamelles fonctionnelles, particularité unique chez les chauves-souris européennes. Mâles et femelles montrent des comportements très différents et passent l’estivage dans des colonies séparées. Chauve-souris de taille moyenne, il vit dans les régions tempérées froides et d’altitude et chasse en plein ciel dans des espaces bien dégagés. 

Le Vespère de Savi (Hypsugo savii)

Cette petite chauve-souris apprécie les zones semi-désertiques, le maquis et la garrigue là où s’ouvrent des réseaux souterrains des falaises et des gorges rocheuses.
Sa face et ses membranes sont noir anthracite. Ses oreilles sont courtes et bien rondes dans leur partie supérieure. Le tragus est court, comme boudiné vers son extrémité. L’espèce, très discrète, peut toutefois être localement commune, voire abondante, comme dans les régions méridionales karstiques où elle est régulièrement capturé au-dessus de plans d'eau et aux entrées des grottes. Méridionale et rupestre elle utilise des milieux variés, du littoral à la haute montagne, mais ses gîtes, souvent situés dans les fissures des falaises sont très difficiles à découvrir.

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