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Le Hibou Grand-duc

 

Numéro d’inventaire 2019.3.8

1 - Biologie
2 - Biogéographie et statut de conservation
3 - Références scientifiques et techniques (Taxidermie)
4 - Éléments d’histoire liés au spécimen
5 - Usages muséographiques ou pédagogiques
6 - Aspects légaux

1 - Biologie

Espèce Bubo bubo (Linné, 1758), mâle mâle juvénile issu du milieu naturel, âge d’après le détail d’une aile (fig. 1). Ce spécimen pesait 2,19 Kg.

    

Figure 1 : détail de l’aile droite du spécimen, avant naturalisation. L’âge du spécimen peut être ainsi déterminé par l’observation de la mue des plumes (Solheim, 2011).

2 - Biogéographie et statut de conservation

Il a été tué lors d’une collision avec un véhicule, à Arçay (Cher), le 5 février 2012. C’est la deuxième donnée de l’espèce dans le Cher, après le spécimen de décembre 2011. Une donnée ancienne (XIX) est citée par Rollinat près d’Ardentes, dans l’Indre, mais l’espèce n’avait jamais été recontactée depuis. La carte de répartition mondiale de l’espèce est accessible sur le site de l’IUCN.
 
Cette espèce n’est pas en danger (classée Least concern par l’IUCN) mais, si ses effectifs déclinent au niveau mondial, ils ont tendance à augmenter en France. D’ailleurs, depuis cette deuxième observation, l’espèce se reproduit dans le sud du Cher depuis 2013.

 3 - Références scientifiques et techniques (taxidermie)

Ce spécimen est cité et figuré dans deux publications :
- Muséum de Bourges et LPO du Cher (2012) - Le Grand-duc arrive… Rapaces de France. L’oiseau magasine, HS 14 : 6.
- Renaud C., Lemaire M. & Royer D. (2015) - Le Grand-Duc d'Europe dans le département du Cher. Symbiose, n.s. 33 : 31-34.

Ces articles sont consultables à la bibliothèque du muséum.
 
Taxidermie
La mise en peau d’un spécimen est une préparation destinée à l’archivage biologique des espèces, plus qu’à leur exposition. La technique employée ici est dite « Shmoo ». Ce qualificatif nous vient des muséums américains et reprend le nom d’un personnage de dessin animé de la fin des années 1940 (fig. 2). Cette technique particulière de mise en peau consiste à ne conserver que la peau pour pouvoir préparer un squelette complet à part. Il n’y a donc plus aucun os dans ce type de montage : les griffes et le bec, absent, sont remplacés par du coton. Elle est très utilisée pour les espèces rares car elle permet une plus grande exploitation du matériel disponible. Le squelette est en cours de préparation au muséum. Un échantillon ADN est archivé (et un doublon envoyé au MNHN). Préparateurs L. Besson (muséum) et L. Ferrand.

    

Figure 2 : Shmoo conservé à l’American Museum of Natural History (New-York, Paul Sweet). Cette technique offre de nombreux éléments descriptifs pour un seul spécimen.

4 - Éléments d’histoire liés au spécimen

Ce spécimen a été préparé pour le muséum de Bourges en raison de son caractère exceptionnel (deuxième observation dans le Cher). C’est une archive biologique pour le Cher. Il est à disposition de la communauté scientifique pour consultation.

5 - Usages muséographiques ou pédagogiques

Aujourd’hui, ce spécimen sert surtout en pédagogie mais également, occasionnellement, lors des journées du patrimoine ou la fête de la science. Le squelette sera exposé dans l’exposition permanente concernant la classification des êtres vivants.

6 - Aspects légaux

Cette espèce est inscrite sur la liste des oiseaux protégés (arrêté du 29 octobre 2009). Il est donc interdit, en tout temps et en tout lieu, qu’il soit vivant ou mort, de transporter, naturaliser, exposer et faire commerce d’un spécimen (tout ou partie) de cette espèce collecté après le 1er juin 1947.

Pour pouvoir le transporter et le faire naturaliser, le muséum a bénéficié de l’arrêté préfectoral n° 2019-0149, délivré par la DDT du Cher.

Le « Shmoo » ne répond pas du tout à aux recommandations de l’article 6 de l’arrêté du 26 novembre 2013 fixant les conditions d’une dérogation à la naturalisation et la qualité attendue de la taxidermie : 

« - il doit y avoir une bonne adaptation entre le mannequin et la peau,
- les proportions du spécimen doivent être respectées,
- les caractéristiques biologiques de l'espèce à laquelle appartient le spécimen doivent être respectées y compris dans la scénographie,
- les attitudes de l'animal, en particulier dans ses appuis, doivent être respectées
».

Mais, le muséum a obtenu l’autorisation, à des fins d’archivage de la biodiversité, de recherche et de pédagogie, de préparer des mises en peau et des « Shmoos », qualifiées de taxidermie scientifique et ainsi dénommées dans l’arrêté 2019-0149.

Cette espèce est également reprise par la Convention de Washington (ou CITES : Convention on International Trade of Endangered Species) et sa transposition dans le droit européen : le Règlement (CE) n°338/97. Cette convention régit uniquement le commerce des espèces et celles classées en annexe I (ou A pour l’Europe) sont interdites d’échanges commerciaux sauf dérogations matérialisées par un C.I.C. (Certificat Intra-Communautaire), délivrées en France par une DREAL. La convention de Washington classe le Hibou Grand-duc en annexe II (activité commerciale réglementée) alors que l’Europe est plus restrictive et le classe dans son annexe A, interdisant l’activité commerciale, tout comme l’annexe I.

Selon la définition de l’ICOM, un muséum est à but non lucratif mais l’administration considère l’entrée payante comme une activité commerciale. Pour ce spécimen, le muséum n’utilise cette peau que lors d’animations gratuites et le CIC n’a pas été demandé. L’arrêté préfectoral 2019-0149 permettant l’exposition d’oiseaux protégés suffit.

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